UFC-QUE CHOISIR AMIENS-SOMME

association, santé

Stop à la médecine à deux vitesses

 La crise économique ne touche pas tout le monde de la même manière.

Alors que la convention tarifaire entre les médecins libéraux et l’Assurance maladie est en train d’être renégociée, l’UFC-Que Choisir rend aujourd’hui publics des chiffres inquiétants sur l’ampleur des dépassements d’honoraires pratiqués par les médecins de huit spécialités libérales, qui entraînent une inacceptable inégalité territoriale d’accès à la médecine, et même un intolérable renoncement aux soins pour de nombreux citoyens. En conséquence, l’UFC-Que Choisir appelle plus que jamais les pouvoirs publics à mettre un terme à cette envolée du prix des soins.

Dans le cadre de ses analyses sur la fracture sanitaire, l’UFC-Que Choisir prend systématiquement en compte sa dimension financière, à savoir l’accessibilité à des médecins selon qu’ils pratiquent ou non des dépassements d’honoraires. Aujourd’hui, notre association va plus loin. Sur la base de la collecte et de l’analyse de données de la Sécurité sociale relatives aux pratiques tarifaires de huit professions libérales, dont des anesthésistes et des ophtalmologues, elle dresse un panorama précis de la proportion de médecins ne respectant pas le tarif de base et du niveau des dépassements d’honoraires pratiqués. Une enquête exclusive réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1 004 personnes met en outre en évidence les conséquences concrètes du coût croissant des soins sur les usagers du système de santé.

Des honoraires pouvant varier du simple au double selon les départements

Les assurés sociaux sont sujets sur tout le territoire aux mêmes règles de cotisations à la Sécurité sociale, et la base de remboursement de l’Assurance maladie obligatoire est également définie au niveau national. Pourtant, selon les spécialités, notre analyse montre que les honoraires pratiqués pour une consultation sont jusqu’à 2,5 fois plus onéreux d’un département à l’autre.

Les causes : l’intolérable laisser-faire des autorités

La cause la plus évidente de cette situation totalement inégalitaire est la croissance rapide de la part des spécialistes autorisés à facturer des dépassements, visible même à l’échelle de 5 ans au gré des nouvelles installations et des départs en retraite.

Mettre un frein aux dépassements d’honoraires pour limiter le renoncement aux soins

Alors que les négociations de la convention entre les praticiens libéraux et l’Assurance maladie ont repris, l’UFC-Que Choisir se tient vigilante. Il est indispensable de réduire les écarts entre les tarifs de base et les tarifs pratiqués, écarts que les patients payent de leur poche, soit directement (lors qu’ils ne sont pas couverts par leur complémentaire santé), soit à travers une hausse de la cotisation à leur complémentaire.

Afin de rétablir l’accessibilité financière des consultations chez les spécialistes, l’UFC-Que Choisir demande :
• De conditionner d’éventuelles augmentations des tarifs de base de la sécurité sociale à une réduction effective des restes à charge pour les usagers ;
• La fermeture de l’accès au secteur 2 (à honoraires libres) hors OPTAM pour les nouveaux arrivants ;
• Le lancement d’un chantier visant à terme l’adhésion de tous les spécialistes installés en secteur 2 à l’OPTAM, qui ne peut plus rester optionnelle dans un contexte de grave crise d’accès aux soins.

Signez la pétition « J’accuse l’État », et pour en savoir plus en consultez la carte interactive des déserts médicaux actualisée en novembre 2023.