Bannir la publicité à destination des enfants ?
Les publicités nous montrent des personnes souriantes et de corpulence normale. Pourtant 17 % des enfants et adolescents sont en surpoids ou en situation d’obésité et 50 à 70 % d’entre eux le resteront à l’âge adulte. En cause la sédentarité bien sûr mais aussi notre alimentation et le marketing et la publicité qui ciblent les enfants pour les produits trop sucrés, trop gras ou trop salés.
Trop de publicités sur des produits de faible qualité nutritionnelle.
Une enquête UFC-Que Choisir montre que dans les émissions télévisées, 19% des spots publicitaires sont destinés aux enfants pour valoriser confiseries et restauration rapide. L’industrie agroalimentaire y consacre une part toujours plus importante de son budget publicité (au moins 22 % en 2018) et aux publicités sur internet, là où sont enfants et adolescents. N’oublions pas les jeux vidéo, TikTok, recours à des influenceuses et influenceurs, création d’applications, jeux-concours, partenariats, sponsoring, personnages de dessins animés sur les emballages, etc. …
Difficile de compter sur l’engagement volontaire des industriels, pour eux un consommateur acquis au plus jeune âge n’a pas de prix. Dans sa dernière enquête, foodwatch démontre que 86% des 228 produits analysés ciblant les enfants contiennent trop de sucre, de gras et/ou de sel selon les critères de l’OMS. Ces produits sont pourtant commercialisés pour les enfants par des marques ayant signé la charte EU Pledge dans laquelle elles s’engagent à limiter l’exposition des enfants au marketing alimentaire.
En France, la régulation n’est pas efficace. L’Hexagone ne fait pas preuve de diligence sur ce sujet, sans doute freiné par le poids de l’industrie agroalimentaire dans l’économie française (plus de 2 % du PIB et un solde du commerce extérieur positif). Pourtant d’autres pays ont franchi le pas comme le Royaume-Uni ou le Québec, pourquoi pas nous?
Alors que faire?
- En tant que parent, grand-parent, tatie ou tonton, nous sommes avant tout leur modèle. Ils prendront exemple sur votre façon de manger. Il est plus facile d’avoir une alimentation nutritionnelle de qualité que de perdre plusieurs kilos, quoiqu’en disent d’autres publicités.
- En pratique: diminuons les aliments ultra-transformés (AUT): Ils sont surconsommés par les enfants et représentent 46% de leurs apports caloriques quotidiens. Les AUT sont plus énergétiques, contiennent de nombreux additifs, sont pauvres en micronutriments. Ils représentent 80% des aliments vendus en supermarchés. Ce sont les pains de mie, viennoiseries, céréales du petit-déjeuner, biscuits, gâteaux, barres chocolatées, chips, sandwichs industriels, plats préparés, nuggets, fast-food.
- Attention également aux jus de fruits, remplacez les par des fruits et, en plus, il n’y a pas d’emballages. Un verre de jus d’orange par jour assure donc d’avoir quasiment sa vitamine C de la journée mais il y a aussi des antioxydants de type polyphénols, du magnésium et de la vitamine B9 . Une prise de poids comme avec les sodas !
- Limiter les plats industriels ou préférer ceux qui ont un Nutri-Score A, B, ou C.
- Réduisons le temps passé sur les écrans.
- C’est le printemps, profitez-en pour sortir, bouger et amusez-vous dans la nature.
Vous avez un doute, utiliser l’application UFC-Que Choisir “Quel produit”: Application mobile quel produit