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Semaine du goût, un peu amer quand même!

Pomme ou chocolat?

La qualité de notre alimentation est l’affaire de tous! Lit-on. Certes …

Sensibiliser sur l’importance de la nutrition, rappeler la saisonnalité des produits, lutter contre le gaspillage, c’est bien mais est-ce suffisant?

Il est possible de passer d’une alimentation déséquilibrée à un régime plus végétal et plus varié en s’y mettant progressivement, en faisant les bons choix en supermarché. Ce n’est pas forcément plus cher, comme l’a montré en 2021 l’équipe d’Anthony Fardet: au contraire, un caddie « 3V » ( Vraie, c’est à dire plus proche possible de ce que l’on trouve naturellement dans la nature, Végétale dans le sens où il y a plus de légumes, de fruits et de légumineuse et Variée ) coûtait 4,6 % moins cher sur un échantillon de 122 hypermarchés. « On peut s’en sortir avec des produits pas trop coûteux : légumes surgelés, pâtes alimentaires, lentilles sèches… », dit le chercheur. Le tout est de trouver l’articulation entre effort et routine.

Lois sur l'alimentation en EuropeLe marketing alimentaire est omniprésent cependant plusieurs états ont néanmoins adopté des régulations encadrant plus strictement le marketing alimentaire ciblant les jeunes, ou la qualité nutritionnelle des menus des établissements scolaires. Ils reconnaissent implicitement que les engagements volontaires des industriels ne fonctionnent pas pour lutter contre l’épidémie d’obésité et de surpoids. Des exemples à suivre pour la France ?

Plusieurs États reconnaissent également que les politiques de santé publique ne peuvent être laissées entre les mains des acteurs de la chaîne alimentaire, qu’il s’agisse des industriels, des distributeurs ou des groupes de restauration collective. Et en tirent les conséquences, en légiférant pour encadrer la publicité alimentaire et les menus des cantines.

Et la France, où en est-elle ? Le pays du Nutri-Score a encore des progrès à faire pour améliorer son environnement nutritionnel.

Le Nutri-Score est toujours facultatif, et appliqué selon le bon vouloir des industriels. On en voit les conséquences lorsque l’algorithme devient plus sévère : une partie des marques, dont les notes rétrogradaient, ont discrètement abandonné l’affichage du logo. Pourtant, c’est le levier le plus efficace pour faire évoluer les recettes des industriels dans le bon sens.

La régulation du marketing alimentaire repose quasi uniquement sur « l’engagement volontaire » des acteurs, dont des études sociologiques montrent qu’il ne fonctionne pas. Les deux chartes d’engagement volontaire édictées par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) et par l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) et signées par les industriels, les distributeurs, mais aussi les agences publicitaires, les chaînes radiotélévisées et les influenceurs ont montré leurs limites depuis longtemps concernant la qualité des produits mis en avant dans les annonces, ainsi que les plages horaires des publicités.

Concernant les cantines scolaires, les recommandations élaborées par le Groupement d’étude des marchés en restauration collective et de nutrition (GEMRCN) sont de qualité, mais elles sont mal appliquées, en particulier dans les collèges et lycées. De plus, la loi Egalim, qui impose 50 % d’aliments de qualité dans les menus, reste encore très théorique.

Sur l’amélioration des recettes des plats préparés, les engagements volontaires pris par les industriels restent sans effet.

L’UFC-Que Choisir publie aujourd’hui les résultats d’une enquête auprès de 4 grandes enseignes de restauration rapide (McDonald’s, Burger King, KFC et Quick) montrant de nombreuses carences quant à l’information sur la présence d’allergènes, du Nutri-Score ou encore de la composition de leurs produits. Au vu des limites criantes du volontariat en matière d’information et d’une réglementation très lacunaire pour la restauration hors foyer, l’UFC-Que Choisir demande aux autorités européennes de définir les modalités précises d’affichage pour les chaînes de restauration et de rendre obligatoire la mention du Nutri-Score et des listes complètes des ingrédients.

Il serait possible pour le gouvernement ou les parlementaires de réglementer plus strictement. Mais il faudrait pour cela tenir tête au tout-puissant secteur agroalimentaire, à la manœuvre pour défendre ses intérêts.

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