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TEMU: ce nouveau site d’achat en ligne n’est pas sans reproches

Temu envahit internet, difficile de passer à côté. Pas un résultat de recherche n’échappe aux publicités pour ce site d’achat en ligne.

Encore inconnu il y a peu de temps, ce site vous vend tout et n’importe quoi : petits appareils high-tech, gadgets improbables pour la maison, ustensiles de cuisine, vêtements, outils de jardinage… tout y est « bradé » à des prix défiant toute concurrence. Toujours plus de consommation mais qu’en est-il de l’environnement, du réchauffement climatique?

Mais attention Temu ne garantit pas à ses utilisateurs un environnement en ligne sûr, prévisible et digne de confiance, c’est pourquoi UFCque choisir du Digital Service Act (ou « DSA »), nouvel outil réglementaire, dépose plainte contre cette dernière devant l’ARCOM. L’objectif est bien que cette plateforme respecte pleinement ses obligations légales et gagne en transparence.

Même si l’entreprise a officiellement été fondée aux États-Unis, elle est détenue par la Holding PDD, un géant du commerce en ligne chinois. Autrement dit, l’immense majorité des produits vendus sur Temu viennent de Chine.

Lancée en Europe en 2023, la plateforme chinoise Temu concurrence aujourd’hui des géants du e-commerce mais fait actuellement l’objet de nombreuses critiques. Cette plateforme en ligne vend des produits essentiellement fabriqués en Chine et expédiés aux consommateurs directement depuis des usines ou des entrepôts chinois à des prix très bas avec une expérience utilisateur biaisée et une forte présence de publicités.

Temu : un aspirateur à données personnelles

Nom, adresse, mail et numéro de téléphone sont les informations habituelles fournies aux sites d’e-commerce. Mais l’appli Temu serait un peu plus gourmande. C’est ce qui ressort d’un rapport publié en septembre dernier par Grizzly Research, une société américaine qui scrute régulièrement les activités des entreprises chinoises. Ses analystes ont décortiqué l’application Android de Temu et découvert qu’elle accédait à bon nombre d’éléments du smartphone afin de collecter des données (historique de navigation, contenu des conversations, etc.) qui n’ont rien à voir avec le commerce en ligne.

L’UFC-Que Choisir, avec l’appui de 16 autres associations européennes membres du Bureau européen des Unions de Consommateurs (BEUC)[1], utilise aujourd’hui le DSA pour remédier aux dysfonctionnements constatés préjudiciables aux intérêts et droits des consommateurs.

En effet, la plateforme Temu présente de nombreuses incompatibilités avec le DSA, réglementation applicable qui définit ce que les plateformes et les marchés en ligne doivent faire pour protéger les contenus et leurs utilisateurs (tels qu’assurer l’identité du vendeur dans les marchés en ligne, analyser les risques liés auxdits services et mettre en place les moyens pour les atténuer etc…).

Plainte déposée contre Temu

Concrètement, l’UFC-Que Choisir ainsi que le BEUC et ses membres, ont constaté entre autres que :

  • Temu ne fournit pas une traçabilité suffisante des professionnels qui vendent des produits sur la plateforme. Il s’agit d’une infraction majeure car les consommateurs doivent savoir à qui ils achètent et qui contacter en cas de problème, notamment pour obtenir un remplacement, une réparation ou un remboursement de leur produit ;
  • Temu est tenue d’expliquer le fonctionnement de ses systèmes de recommandation et la valeur des critères de sélection pour l’affichage des produits individuels. Cependant, Temu ne le fait que de manière très rudimentaire, ce qui ne répond pas aux normes ;
  • Temu ne fournit pas de hauts niveaux de sécurité aux mineurs en ne conditionnant pas l’accès au service à une vérification d’âge ;
  • Temu utilise un certain nombre de techniques de manipulation, appelées « dark patterns », notamment par l’utilisation de faux compteurs de temps ou en créant un prétendu stock limité créant un sentiment d’urgence.

Plainte déposée contre Temu