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86,7% ou 90% des trains sont-ils à l’heure ?

Pour l’UFC-Que Choisir 86,7% des trains à l’heure dans les Hauts-de-France, la SNCF affirme que ce taux n’est que de 90%.

Les chiffres officiels ne traduisent pas la situation réelle des usagers car au de-là de cette différence, peu significative, plus de 20 % des trains régionaux ne répondent pas aux exigences de qualité attendues

Malgré de très importants investissements réalisés depuis le début des années 2000, la qualité de service des TER de notre région est encore très loin des attentes des citoyens. En effet, l’analyse des chiffres de l’Autorité de régulation des transports effectuée par l’UFC-Que Choisir met en évidence qu’en 2023, 8,5 % des TER prévus dans notre région n’ont pas pris le départ et, parmi ceux qui ont roulé, 13 % sont arrivés à destination avec au moins 5 minutes de retard. Au global, ce sont donc 20,7 % des TER qui ne répondent pas aux exigences de qualité attendues par les usagers dans notre région. Ainsi, un usager utilisant quotidiennement le TER subit en moyenne plus de deux annulations ou retards par semaine.

Alors qu’on pourrait s’attendre à ce que l’exploitant ferroviaire soit incité par le Conseil régional à la fiabilisation des TER en étant pénalisé en cas de dysfonctionnements du service, force est de constater que ce n’est pas le cas. En effet, la région Hauts-de-France prévoit une pénalité liée à la qualité de service particulièrement faible, inférieure à 1 % de la subvention reçue chaque année par la SNCF.

Si au cours des dernières années la transparence sur la qualité de l’offre de TER s’est améliorée, les données se montrent néanmoins encore largement incomplètes.
Dans les Hauts-de-France, l’offre TER a augmenté de 6,7 % en termes de trains.kilomètres offerts et de 9,9 % en termes de sièges.kilomètres offerts entre 2015 et 2023. La fréquentation a toutefois augmenté de 25,2 % sur la même période due, en partie par l’augmentation du nombre de personnes travaillant de plus en plus loin de leur lieu d’habitation. Nombre de personnes habitant Amiens vont désormais travailler à Paris ou à Lille.

Retard, annulation ou déprogrammation?

La SNCF publie les taux de retard et d’annulation mensuellement par région, mais ne rend pas public le nombre de déprogrammations. De plus, ces indicateurs ne sont actuellement disponibles qu’à l’échelle de la région et non pas de la ligne, ce qui cache de grandes disparités.

Par exemple, dans notre région, la ligne Paris<>Beauvais, montre un taux de retard et d’annulation cumulé de 1 %, quand il s’élève à 18 % pour la ligne Paris<>Laon. bilan-2022-de-la-qualite-de-service-des-transports

Enfin, les chiffres de retard moyennés actuellement publiés ne permettent pas de rendre compte des difficultés spécifiquement rencontrées par les usagers en heure de pointe, c’est-à-dire à des moments où des annulations ou retards engendrent des conséquences particulièrement préjudiciables.

Les causes de ces retards n’ont pas encore été rendues publiques pour l’année 2023. Pour l’année 2022, qui enregistrait des performances proches, ces retards étaient dus pour 52 % à l’entreprise ferroviaire (pour 35 % à des causes internes à l’entreprise et 17 % au matériel roulant) contre respectivement 48, 32 et 16 % au niveau national. Le reste des retards s’expliquait essentiellement par des défaillances de l’infrastructure (15%, contre 16 % au niveau national) et des causes internes au gestionnaire d’infrastructures, SNCF Réseau (8 %, contre 9 % au niveau national). Les causes externes, comme les événements météorologiques, étaient la cause de 14 % des retards (contre 15 % au niveau national).

Soucieuse de faire du TER un des pivots d’une mobilité durable en tant que solution crédible, sobre et économique pour les utilisateurs quotidiens, l’UFC-Que Choisir Hauts-de-France appelle les pouvoirs publics à :

– Imposer une transparence totale sur les données de fiabilité des TER, à travers la publication de l’ensemble des indicateurs de qualité à l’échelle des lignes
– Harmoniser et renforcer les bonus/malus relatifs à la qualité de service définis par les contrats régionaux
– Imposer le principe d’une indemnisation systématique des usagers en cas de retards récurrents et harmoniser les conditions d’indemnisation entre les régions en se basant sur les propositions les mieux-disantes